« La peau nous enveloppe complètement, comme une cape. C’est le premier-né de nos organes, et le plus sensible. C’est notre premier mode de communication, et la plus efficace de nos protections. Après le cerveau, la peau est sans doute l’ensemble d’organes le plus important. Le sens du toucher, celui qui est le plus étroitement associé à la peau, est le premier à se développer chez l’embryon humain. » Ashley Montagu

Au-delà de la physiologie et de l’anatomie, la symbolique de la peau et du toucher se retrouvent en médecine chinoise et dans l’apprentissage par chacun d’entre nous depuis la plus tendre enfance, se poursuivant à travers les âges en partie grâce aux massages.

Anatomie

Depuis le premier stade de notre développement la peau s’est formée au sein de l’ectoderme ou ectoblaste qui est le feuillet embryonnaire externe. A l’intérieur de ce feuillet on retrouve les couches externes telles que l’épiderme, les muqueuses, les dents mais également une partie du système nerveux sensoriel comme l’oreille interne, le cristallin de l’œil, etc.

La peau constitue l’organe sensoriel qui a la plus vaste étendue, elle représente une surface de 1,6 à 1,9 m² en moyenne pour un adulte et un poids de 3 à 5 kilos. Elle se compose de 3 couches superposées :

  • l’hypoderme : la couche la plus profonde qui est un tissu conjonctif richement vascularisé.
  • Le derme : est également un tissu conjonctif qui joue un rôle dans la cicatrisation, la thermorégulation et la sudation.
  • L’épiderme : est un épithélium (tissu de revêtement interne dans le cas des organes ou externe) qui n’est pas irrigué directement par des vaisseaux sanguins et contient de nombreuses terminaisons nerveuses qui permettent de percevoir entre autres la pression (le toucher), la chaleur, la douleur.

Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC)

La peau est en lien avec les poumons et constitue notre barrière protectrice. En surface, l’énergie protectrice Wei Qi, générée par les poumons, circule et protège des climats (froid, vent, sécheresse, humidité, chaleur) qui sont à la source de beaucoup de maladies pour les chinois.

La qualité de la peau dépend de l’énergie des poumons et de la qualité du sang car comme nous l’avons vu d’un point de vue anatomique, la peau est très vascularisée. La peau constitue une barrière et une zone d’échange avec le monde extérieur. Ainsi les poumons vont évacuer les déchets lors de l’expiration tandis que la peau va les éliminer par la sudation.

On peut donc considérer que les poumons et la peau nous permettent d’être en lien avec notre environnement tout en constituant une première barrière de protection contre les agents pathogènes notamment.

La peau constitue l’organe sensoriel du toucher. C’est grâce à lui que nous explorons, ressentons, aimons, détestons.

Toucher, être touché

Dans le ventre de sa maman, le fœtus est en lien avec le monde extérieur par le toucher et l’ouï essentiellement. Plus tard, le petit enfant n’a de cesse de prendre les objets en main et d’explorer le monde en premier lieu à travers le sens du toucher à un stade où sa vue est insuffisamment développée.

De nombreuses études ont ainsi démontré l’importance du toucher : pour les enfants prématurés, dans le cadre de l’allaitement, dans la façon de porter les enfants (en contact direct avec le corps de la maman ou du papa), dans les interactions de l’enfance, dans le développement physiologique, émotionnel, intellectuel.

Tiffany Field nous éclaire sur le sujet : « Outre son importance pour la croissance et le développement, la communication et l’apprentissage, le toucher sert aussi à réconforter, à rassurer et à restaurer l’estime de soi. Les premiers liens émotionnels d’un enfant se construisent à partir du contact physique, posant les fondements de son futur développement émotionnel et intellectuel. »

A l’état adulte notre rapport au toucher continue d’évoluer et intervient au quotidien dans notre rapport à l’environnement et aux autres, dans le cercle familial, amical, professionnel.

Les techniques de massage que nous employons associées à l’intention d’écoute et de bienveillance permettent aux receveurs d’être touchés au propre et au figuré et pour certains de se reconnecter à soi, de retrouver un besoin qui a manqué, de le nourrir et de s’épanouir.

Bibliographie, pour aller plus loin

  • Ashley Montagu : « La Peau et le Toucher » (éditions du seuil)
  • Tiffany Field « Les bienfaits du toucher » (éditions Petite Biblio Payot Santé)
  • Isabelle Laading « Les cinq saisons de l’énergie » (éditions Désiris)
  • Carola Beresford-Cooke « Shiatsu, théorie et pratique » (éditions Maloine)

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